Le concert d’hommage à Paolo, qui a eu lieu dans le cadre de l’académie de Musique de Forest, fut superbement grandiose.
Dans la splendide salle des Mariage de cet hôtel communal, nous avons pu apprécier, à sa plus juste valeur, la musicalité de ce groupe qui s’est constitué pour cette occasion particulière.
Paolo Loveri a particulièrement bien fait chanter cette belle guitare blonde qu’affectionnait Paolo, notamment dans la composition “Matrimonio al Italiano” qui convenait étonnamment au lieu. Evidemment, notre cher Bruno Castelucci National (si je puis me permettre cette aporie transgressive! ) nous a arrosé de ses commentaires humoristiques improvisés sur le même thème.

Seules, mis à part le souvenir auditif qui reste gravé dans nos mémoire, quelques photos peuvent témoigner de la complicité qui régnait entre ces grands musiciens. Bravo – Maestri .

Hôtel communal de Forest, 2 rue du curé, 1190 Bruxelles
Salle des mariages à 20 heures
Entrée par la chaussée de Bruxelles 59
Paolo Loveri Victor Da Costa Bruno Castellucci Alexandre Furnelle

Paolo ST Jazz ten Noode 1996

Présentation par Brigitte Furnelle:
Deux guitaristes, Paolo Loveri, et Victor Da Costa. Tous les deux anciens élèves, et enseignants au Conservatoire à ce jour, ils signent présents pour continuer à faire vivre les compositions de Paolo.
Un contrebassiste renommé, Alexandre Furnelle, ami familier de bien longue date.
Et son comparse jazzistique de toujours, le “Grand” et souriant Bruno Castellucci, aux drums.
Paolo Loveri jouera avec la guitare de Paolo Radoni. Cette guitare a été créée par le Luthier Jacky Walraet, selon ses recommandations précises : largeur du manche, dessin du chevalet d’ébène, caisse cuteway et finition élégante naturelle blond pâle…presque blanche… La large table d’harmonie, la structure et le modelage du bois précieux, les ouies délicatement ciselées confèrent à cet instrument une sonorité particulièrement chaude et ample.

concert

Un article de Brigitte Furnelle pour annoncer un concert où Peeter Hertmans jouera avec la Gibson de Paolo

LE Samedi 16 Février à 18h
Jazz Station à Saint-Josse ten Noode

Marqué par sa petite enfance au Congo, sa collaboration prolongée avec des musiciens de toutes origines, sa longue pratique du jazz et ses études de l’univers classique, Alexandre Furnelle (contrebasse, voix, instruments divers) a toujours été préoccupé par « l’espace son », la recherche harmonique, la limpidité mélodique, la liberté d’improvisation et la profondeur du discours.
La grande liberté des rôles a permis au groupe de développer un univers sonore personnel apparenté à ce qu’on appelle le jazz européen contemporain.

Depuis sa constitution le groupe a déjà participé à plusieurs festivals et programmations : Jazz Tour des Lundis D’Hortense, Nam’In Jazz, Brussels Summer Festival, divers clubs et centres culturels,… En juillet 2003, ils ont enregistré leur premier CD «Le Chant des Sirènes» sur le label Mogno (j013 distribution AMG) qui a été salué de nombreuses critiques positives.

Alexandre Furnelle: contrebasse Daniel Stokart: saxophone alto Peter Hertmans: guitare Jan De Haas: batterie Barbara Wiernik : chant retour

Peeter Hertmans jouera quelques morceaux avec la Gibson L7 “Sunburst” de Paolo.
Quel plaisir musical que de retrouver le son puissant de cette merveilleuse guitare, sous les doigts de Peeter.
Paolo avait acheté cet instrument en juillet 1983, lorsque, juste avant la naissance de sa seconde fille, il était en tournée au Québec. Il avait joué en avant première de Miles Davis.
A la devanture d’un magasin de guitares d’occasion, à New York, dans les quartiers du Bronx, il avait découvert cette Gibson dont il rêvait depuis longtemps.
Evidemment, flairant l’affaire du siècle, son sang n’a fait qu’un tour. Et voilà, il l’a ramené ici, à Woluwé, le 10 juillet 1983. Le lendemain, naissait Leïla… Quelles histoires !!!

Brigitte

O Gorizia: Un instant rarissime, un morceau très émouvant chanté par Paolo en 1972 avec le groupe « Here and Now » C’est probablement Paolo qui aurait joué les 2 guitares en overdub, merci à Michel Gheude pour l’envoi de cet enregistrement

La mattina del cinque di agosto
si muovevano le truppe italiane
per Gorizia le terre lontane
e dolente ognun si partì
Le matin du cinq août
Les troupes italiennes étaient en marche
Pour les terres lointaines de Gorizia
Et chacun partait dans la douleur.
Sotto l’acqua che cadeva al rovescio
Grandinavano le palle nemiche
su quei monti, colline e gran valli
si moriva dicendo così:
Sous l’averse de pluie
Les balles ennemies tombaient comme la grêle
Sur ces montagnes collines et grandes vallées
On mourait en disant ceci :
« O Gorizia tu sei maledetta »
per ogni cuore che sente coscienza
dolorosa ci fu la partenza
e ritorno per molti non fu
« Ô Gorizia tu es maudite »
Pour tous le cœurs qui écoutent leur conscience,
Le départ fut douloureux,
et pour beaucoup il n’y eut pas de retour.
O vigliacchi che voi ve ne state
con le mogli sui letti di lana
schernitori di noi carne umana
questa guerra ci insegna a punir
Oh lâches, vous qui restez
avec les femmes dans les lits de laine (douillets)
(vous qui vous) moquez de nos chairs humaines
Cette guerre nous apprend à punir.
Voi chiamate il campo d’onore
questa terra di là dei confini
Qui si muore gridando « Assassini
maledetti sarete un dì »
Vous appelez « le champ d’honneur »
Cette terre au delà des frontières
Ici l’on meurt en criant « Assassins,
Un jour, vous serez maudits »
Cara moglie che tu non mi senti
raccomando ai compagni vicini
di tenermi da conto i bambini
che io muoio il suo nome nel cuor
Toi ma chère femme qui ne m’entends pas,
Je demande à mes proches compagnons
De veiller sur nos enfants
Alors que je meurs avec son nom dans le cœur.
Traditori signori ufficiali
Questa guerra l’avete voluta
Scannatori di carne venduta
E rovina della gioventù<
Messieurs les traitres officiers
Cette guerre vous l’avez voulue
Équarrisseurs de nos chairs à canon
Et ruine de la jeunesse
O Gorizia tu sei maledetta
per ogni cuore che sente coscienza
dolorosa ci fu la partenza
e ritorno per tuttti non fu.
Ô Gorizia tu es maudite
Pour tous les cœurs qui écoutent leur conscience,
Le départ fut douloureux,
et pour tous il n’y eut pas de retour.

merci à Jean Debefve pour avoir trouvé le texte et sa traduction

21 décembre la lumière

Un tout grand Merci.

à tous ceux qui nous ont soutenus lors de cette traversée si cruelle,
dans la bourrasque de la vie, pour ce voyage “Somewhere Over the Rainbown”

Merci les amies de toujours et de maintenant
Merci les amis de Paolo et les nôtres à présent
Merci à la famille si proche en ce moment
Merci aux sœurs et frères de coeur
Merci les collègues fidèles et attentionnés
Merci les compagnons de routes sur des chemins étrangers
Merci les vieux potes partisans dévoués aux rires et aux pleurs
Merci
Mille fois merci

Grâce à vous, la mémoire de notre ami, mari, père, fils, vieux frère, collègue, compagnon musicien,
Professeur, enseignant, arrangeur, compositeur, mais aussi coach et “psy” à ses heures pleines,
Cordon bleu toscan, deviseur d’avenir, historien d’art léger, conférencier de table et d’ailleurs,
Philosophe socratique de concert, œnologue du vendredi, samedi et dimanche…
**********

Restera vivante

Orphée s’en est allé au delà de l’Achéron,
et, désormais, seuls Déméter et Hadès ont la joie de l’entendre jouer ses ballades mélodieuses
Arrêtées, aux portes des enfers,
Psyché et Euridice pleurent

[audio:http://paoloradoni.be/audio/02-P%E9n%E9lope.mp3] (Brassens/Philippe Michaud + Paolo)

Qui dirigera les chants enroués des bacchantes folles de Blues à l’âme ?
La belle guitare blanche et la Gibson “Sunburst”, maîtresses si fidèles et sensibles,
désormais silencieuses, se sont tues,
Quelles mains aux doigts agiles
pinceront encore leurs cordes fragiles ?

Encore Merci les amies et les amis

Alexandre Furnelle
Brigitte et Leïla Radoni

PAOLO,
Jamais autant de pensées et de regards ne s’étaient tournés vers toi ensemble. Quel bel hommage pour l’homme bon et cultivé que tu étais et qui restera en nous.
Tu as su allier le raffinement et la « tchatche » italienne à la bonhommie belge; ce qui a fait de toi un être ouvert, sensible, plein d’humour, terriblement humain et donc aussi pétri de faiblesses et de fragilités. Mais peut-on être un grand musicien de jazz sans être profondément humain et sensible.
Ta guitare parle pour toi…
Tu es entouré de gens qui t’aiment et je suis sure que la-haut tu as déjà retrouvé tes « potes »… alors au revoir Paolo et bon voyage

Un tout grand Merci.
A tous
Et A chacun et chacune
En particulier

Nous voudrions remercier ardemment toutes les personnes qui ont contribué à réaliser le concert d’hommage à Paolo Radoni avec succès.
Merci à Paolo Loveri et Peter Hertmans qui nous ont aidé à organiser cette soirée.
Merci aux musiciens qui ont participé de près ou de loin.
Merci à Yvonne Walter qui nous a (entre autres) aimablement cédé sa soirée,
Merci à son mari Félix Tirry qui a composé l’affiche.
Merci à Sergio et Rosy qui ont tout de suite accepté le principe.
Merci à Frank Wuyts, qui nous a aidé à diffuser l’info.
Merci au public grâce à qui nous avons pu réunir des fonds qui aideront la famille dans le financement des funérailles et peut-être d’une stèle…
et Merci aussi aux journalistes, et aux photographes, et tous ceux qu’on oublie dans ces moments-là.
Pour visualiser les photos de cette soirée par Nonno et Fabienne Cresens, c’est ICI

Encore Mille fois Merci les amies et les amis

Alexandre Furnelle
Brigitte et Leïla

Mon cher Paolo,

Il y a à peine trois mois, nous étions tous deux dans ma cuisine à préparer
de bons plats pour régaler les quelques amis que j’avais invité pour fêter
mon anniversaire. Tu étais le chef coq et moi ton marmiton. L’ambiance était
à la plaisanterie et ton osso buco fût une merveille gastronomique!

Et voilà qu’aujourd’hui, en si peu de temps, tu es passé au verso de
l’existence me laissant incrédule et anéanti.
Je parle de verso parce que nous figurons tous dans le grand livre de
l’humanité et nous en sommes les auteurs et les acteurs à la fois sous la
supervision du hasard, lequel, quelquefois, mouille son doigt et tourne une
page, abandonnant sans distinction l’un ou l’autre d’entre nous.
Toi, tu as écrit tes pages comme tu as voulu ta vie, non seulement pour la
musique mais aussi pour les êtres qui ont eu la chance de te croiser.

J’ai eu cette chance d’être ton ami mais je ne suis pas le seul. Aussi, je
crois me faire l’interprète de tous ceux qui sont ici pour te saluer une
dernière fois en te disant toute notre admiration pour le musicien que tu
étais, pour tes compositions finement ciselées, pour tes phrasés d’une rare
élégance qui faisaient de toi un poète dans ce langage musical que tu savais
si bien transmettre.

Aussi nous manqueront ta générosité, ton intelligence tellement humaine, ton
soutient moral lorsqu’un ami était en peine, ainsi que ton sens de l’humour
et le simple plaisir qu’on avait d’être en ta compagnie.

Je n’ai, hélas, pas de méthode pour apaiser notre tristesse ni de mots pour
consoler tous ceux qui t’aimaient et, particulièrement, ta Maman, ton Papa,
ta femme Brigitte et tes filles Naïma et Leïla. Je ne peux que leur
souhaiter de trouver le courage de supporter ton absence et, pour cela,
compter sur notre amitié inconditionnelle.

Pour accompagner ton voyage, j’ai écris un tout petit poème lequel, je
l’espère, trouvera ton indulgence et, au mieux, te fera plaisir :

Te voilà navigant le silence
Et ton sillage de notes bleues
Arrose encore d’inflorescences
Ton jazz de douceur et de feu

Merci, mon cher Paolo, pour l’être humain que tu as été pour nous et pour la
musique. Tu entres à présent dans notre paradis, ce paradis qui consiste à
laisser dans la mémoire des vivants le meilleur souvenir qui soit!

Très sincèrement,
ton ami pour toujours

Bob De Marco